CD Plain-Chant

Lyrics (scroll down the page for all lyrics)

  1. Au Cabaret
  2. Le vieux quartier
  3. Mon Roi
  4. Chanson pour Emmanuel
  5. Les Chevaux du vent
  6. Plain-Chant
  7. Sonnet des morceaux choisis
  8. Prenez le prochain bateau
  9. Chanson de Gavroche
  10. La jeune fille de Marc Chagall
  11. Neige
  12. Les dimanches
  13. Mon vieux Paris
  14. Au Cabaret l’Écluse

Recorded Dec. 2017 & Dec. 2018 in Studio Katharco



1.
Au Cabaret
Paroles de Christian Stalla, J. Kander, F. Elob - Musique d’Anne Baladou

De Montmartre au Quartier latin
Sous la Troisième République
Bien des poètes
Et des musiciens
Vont faire la fête
En des lieux magiques,
De Montmartre au Quartier Latin.
Sur la Butte ou à Saint-Germain,
Des garçons, des filles
S’en vont rire et boire
Au Lapin Agile
Ou bien au Chat Noir
De Montmartre au Quartier Latin,
Au cabaret!

La Belle Epoque est à sa fin,
Horrible entracte de Verdun…
Puis des «Kabaretts»
S’ouvrent à Berlin,
Fume-cigarettes,
Bas noirs et paillettes
Un ange noir chante un refrain
Les années folles mènent grand train!
Chez nous Mistinguett,
Son nez parisien,
ses belle gambettes,
Séduis’nt le gratin
De Montmartre au Quartier Latin,
Au cabaret!

Mais en ’40 on y revient
Paris sous l’ail ‘ de l’aigle aryen…
Aura souffert.
Paris vert-de-gris:
Descente aux enfers,
Descente aux abris…
Libération, on se sent bien!
De Montmartre au Quartier Latin,
On n’craint plus les bombes!
Vive le Tabou,
L’Eclus, la Colombe,
Et Chez Patachou!
De Montmartre au Quartier Latin,
Au cabaret!

2.
Le vieux quartier
Paroles de Gil Baladou - Musique d’Anne Baladou

Dans ton vieux quartier
Je suis revenu
Au hasard des pas perdus
Je suis revenu
Et j’ai retrouvé
Au hasard des vieilles rues
Et j’ai retrouvé
La rue où un jour
Au hasard j’étai venu
La rue où un jour
On s’est rencontré
Toi et moi, t’en souviens-tu?

Tournent, tournent les chevaux de bois
Tournent les manèges d’autrefois
Sous les ponts l’eau a coulé
Mais mon coeur n’a pas changé

Et rien n’a changé
Et j’ai retrouvé
Dans un mur le coeur creusé
Dans le mur blessé
En disant les mots d’amour
Et j’ai entendu
Ces mots qu’tu disais
Le soleil te va si bien
Tu disais cela
Et tu disais même
Le printemps sourit pour toi.

Tournent tournent les mots d’autrefois
Chante la rengaine sans voix
Et ce n’est plus sous les ponts
Plus du tout la même chanson.

Le temps a passé
Mais rien n’a pu
Effacer le coeur creusé
Et rien ne pourra
Effacer le jour
Dans les rues du vieux quartier
Ou l’on s’est r’gardé
Et puis embrassé
Le matin dans la lumière
De ton vieux quartier
De ce bel été
Toi et moi t’en souviens-tu?

La la la la la la la…

 

 


3.
Mon Roi
Paroles de Maurice Fombeure - Musique d’Anne Baladou

Ce matin comme il faisait froid
De Chantuzier jusqu’a Langogne
J’ai couché tout contre mon roi
Qui sentait fort l’eau de Cologne.

Il ronfle que c’en est amer
Des cavernes dans sa poitrine
On croirait le bruit de la mer
Ou beugler des trompes marines.

Il est  brun comme Lucifer
Il a du poil dans sa narine
Il est roi chemins de fer
Règne sur de grosses machines.
Il s’enivre tous les lundis
C’est son jour de repos du règne
Il me tabasse le mardi
Sur mon dos y’a jamais d’araigne.

Il me trompe avec la caissière
Du café du «Hibou Nacré»
C’est donc qu’il est beau. J’en suis fière
C’est mon roi. Pour moi c’est sacré.

Il n’est pas grand. Non, plutôt bref.
Mais sa casquette, sa casquette
Ou il y a S.N.C.F.
Ça ça me fait perdre la tète

4.
Chanson pour Emmanuel
Paroles de Gil Baladou - Musique d’Anne Baladou et J. Richit

Le feu ne va pas fort
Mais la saison est tiède
Dors petit frère dors
Cependant que je cède
Au rêve qui m’emporte
Vers la belle saison
Tu marcheras devant la porte
Parmi les soleils les bourgeons
Dehors la terre est dure
Un chien file la bas
C’est l’hiver je t’assure
J’aurais l’onglée aux doigts
D’aller dans la remise
Chercher quelque vieux bois
J’entends siffler claire la bise
P’tit frère je me réchauffe a toi.

Je me réchauffe a toi
Tiens l’horloge a sonné
L’heure est tissée de soie
L’hiver est pardonné
Les frimas sont couronnes
Le givre orfèvrerie
Heureux notre vieux chat ronronne
P’tit frère tu dors et tu souris

Le feu ne va pas fort
Et j’ai l’onglée aux doigts
Mais toi mon fils tu dors
Accordé a ma joie
C’est la belle saison
Si le feu s’est éteint
Soleil soleil dans ma maison
L’enfant dort dans le plus pur matin.

 

 


5.
Les chevaux du vent
Paroles de Gil Baladou - Musique d’Anne Baladou

Les chevaux du vent forain
Du grand vent vert des caraques
Caracolent sur nos chemins
Illuminent nos baraques
Vent romanichel des aulnes
Qui pousse dans le brouillard
Comme au pays du grand Meaulne
Des cortèges de hasard

De mystérieux acrobates
Des singes savants
Et des enfants qui battent
Le tambour en plein vent
Des sauteurs étranges
Pour les flaques d’eau
Tous pareils aux anges
Malgré leurs fardeaux

Les chevaux du vent forain
Du grand vent vert des caraques
Caracolent sur nos chemins
Illuminent nos baraques
Vent étoilé du matin
Quand sur la piste du ciel
Danse un arlequin divin
Un enfant romanichel

Et lorsqu’il joue d’une fronde
Les buissons fleurissent
Il entre dans la ronde
Pour un bout de réglisse
Avec la roulotte
Toute enrubannée
Et l’âne qui saute
L'aubépin du pré

Les chevaux forains du vent
Caracolent et disparaissent
Et rien n’est plus comme avant
Est-ce un peu de la jeunesse
Qui s’en va dans leur bourrasque
Avec les cirques d’antan
O grand vent vert des caraques
J’écoute couleur du temps

La cloche grise qui sonne
Dans le bourg perdu
Et il n’y a personne
Qu’un chien dans la rue
Et front à la vitre
Un enfant rêvant
Aux astres qui suivent
Les chevaux du vent

 

 

6.
Plain-chant
Paroles de Jean Cocteau - Musique d’Anne Baladou

Au moment de plonger sous les vagues du songe
Tu sembles hésiter,
Craindrais tu par hasard qu’a ta suite je plonge
Et du même coté.

Ne crains rien, nos sommeils ont une différence
Car lorsque je m’endors,
Le cauchemar te mêle aux lieux de mon enfance
Avec mes amis morts

Tu traverses les bois, les pelouses, les fermes
Les routes que j’aimais.

Il me serait bien doux de déranger ton rêve
De l’habiter longtemps.
Alors je tremblerais que le soleil se lève
Et t’ouvre a deux battants?

 

 

 

 


7.
Sonnet des morceaux choisis
Paroles de Gil Baladou - Musique d’Anne Baladou

Morceaux choisis de Van Bever et Léautaud,
Poètes d’aujourd’hui qui déjà sont d’hier
Le Mercure de France réunissait vos vers,
Cette édition, nul ne s’en souviendra bientôt

L’oubli vous couvrira de son vaste manteau.
Hèrold! Merril! Mockel! O Camille Mauclair!
Combien d’astres éteints pour un Apollinaire,
Combien d’anges tombés pour que vole Cocteau?

Poètes sans secours, c’est votre triste sort.
Qui se souvient encore des pastels de Klingsor?
Du menuet de Gregh? Des beaux vers de Larguier?

Mais si Dieu quelque part s’amuse à exister,
Il doit passer son temps et son éternité
À lire à haute voix les livres oubliés.

 

 

8.
Prenez le prochain bateau
Paroles de Louise de Vilmorin - Musique d’Anne Baladou

Belle, sous la mauvaise étoile
Un soir, une dame à vapeur
Sur le pont d’un bateau à voiles
Soupirait pour un voyageur.
Mais insensible aux voeux d’un coeur
Il aimait une dame à voiles
Au bord d’un navire à vapeur.

Oh, demoiselles fragiles
Coquettes des miroirs d’eau
Voici le port, voici l’île
Attendez le prochain bateau.

Plus tard devenue dame à voile
A bord d’un navire à vapeur
Elle revit le voyageur
Blanchi aux feux de son étoile
Mais il avait perdu son coeur
Sur le pont d’un bateau à voiles
Aux pieds d’une dame à vapeur

Oh, demoiselles fragiles
Coquettes des miroirs d’eau
Voici le port, voici l’île
Attendez le prochain bateau.


9.
Chanson de Gavroche
Paroles de Victor Hugo - Musique d’Anne Baladou

La bourgeoisie est un veau
Qui s’enrhume du cerveau
Au moindre vent frais qui souffle.
Le bourgeois c’est la pantoufle
Qu’un roi mets sous ses talons
Pour marcher à reculons.

Je fais la chansonnette
Faite le rigodon
Ramponneau, ramponnette don!
Ramponneau, ramponnette.

Le bourgeois est un grimaud
Qui prend sa pendule au mot
Chaque fois qu’elle retarde
Il contre signe en Bâtarde
Coups d’état, décrets, traités
Et toutes les lâchetés.

Je fais la chansonnette
Faite le rigodon
Ramponneau, ramponnette don!
Ramponneau, ramponnette.

Il enseigne à ses marmots
Comment on rit de nos maux.
Pour lui le peuple et la France
La Liberté, l’Espérance
L’homme et Dieu sont au dessous
D’une pièce de Cent sous.

Je fais la chansonnette
Faite le rigodon
Ramponneau, ramponnette don!
Ramponneau, ramponnette.

Le bourgeois a des regrets
Il pleure sur le progrès
Sur ses loyers qu’on effleure
Sur les rois, fiacres à l’heure
Sur la caisse et sur la fin
Du monde où l’on avait faim.

Je fais la chansonnette
Faite le rigodon
Ramponneau, ramponnette don!
Ramponneau, ramponnette.

 

 

10.
La jeune fille de Marc Chagall
Paroles de Gil Baladou - Musique d’Anne Baladou

Au grand musée des arts modernes
Un jour de vague à l’âme en berne
J’ai rencontré sortant d’un bal
La jeune fille de Marc Chagall
Elle souriait dans les lilas
Avec la lune à ses côtés
Et moi je suis j’suis resté là
Jusqu’à c’qu’on ferme le musée

Je revins tous les jours ensuite
Tous les jours faire ma visite
La jeune fille de Marc Chagall
Revenait toujours de son bal
Là haut dans le ciel quelque part
Et toujours y’avait des lilas
Et son sourire et son regard
Et moi toujours je restais là

Mon coeur ne tenait plus en place
Il avait toutes les audaces
Alors fou d’amour et d’espoir
Avec une lame de rasoir
Je découpais la toile afin
D’avoir la belle dans ma maison
Mais quand je la pris par la main
Je m’en allais vers la prison

Et maintenant…

À la santé où on m’enmure
J’entends une voix qui murmure
La jeune fille de Marc Chagall
T’attends sous les lampions du bal
Mais il te faut sortant d’ici
Des tes relations bien user
Pour te faire nommer à vie
L’amoureux gardien du musée


11.
Neige
Paroles de Gil Baladou - Musique d'Anne Baladou

Il neige bleu
Il neige gris
En queue leu leu
Et rabougris
Les arbres noirs
Les arbres blancs
Vont dans le soir
Qui est tremblant
Neige opaline
Pour un linceul
Sur les collines
Un oiseau seul

Il neige noir
Au coin du feu
Je crois revoir
La neige bleue
De mes amours
Que j’aimais tant
Aux jours anciens
De mes vingt ans
La neige pure
Brûlait mon corps
Et sa brûlure
Me dure encore

Il neige un peu
Sur mes pensées
Et peu à peu
C’est la nuit c’est
La blanche nuit
Ou les flocons
Volent sans bruit
Si légers q u’on
Dirait les plumes
D’un oreiller
Mon coeur s’allume
A la veillée

Il a neigé
Sur mes cheveux
Flocons légers
Du fond des yeux
Flocons subtils
Dans mon miroir
Le mois d’Avril
Parle d’espoir
Neige éternelle
De mes printemps
Ma ritournelle
Est hors du temps

 

 

12.
Les Dimanches
Paroles de Gil Baladou - Musique d’Anne Baladou

Les dimanches
Quand les rues sont grises
Et que les vêpres sonnent
Nous nous offrons quelques fleurs
O ma petite soeur

Un bouquet de quatre sous
Pour mettre dessous
Notre lampe de chevet
Ce jardin ou l’on a rêvé…

Les dimanches
Quand la pluie d’Octobre
S’allume sur le fleuve
Nous nous offrons un sourire
O ma petite fille

Un sourire pour éclairer
La fin de journée
A l’heure ou nous arrivons
Au pays des jours qui s’en vont…

Les dimanches
Quand le ciel se ferme
Aux enfants qui marchent
Nous nous offrons nos deux mains
O mon petit copain

Nos deux mains pour s’en aller
Dans les rues flâner
Voir sur nos pas qui sourient
Tous les oiseaux gris de Paris


13.
Mon vieux Paris
Paroles de Gil Baladou - Musique d’Anne Baladou

Mon vieux Paris voici l’automne
Les feuilles tombent dans tes yeux
Sur les pavés lointains résonne
Une chanson des jours heureux
Une chanson des bords de Seine
Lorsque sifflaient les remorqueurs
Et que j’avais si peu de peine
Qu’elle me faisait léger le coeur.

Mon vieux Paris des limonaires
Le ciel vers Auteuil était beau
J’ai vu l’ombre d’Apollinaire
Glisser sous le pont Mirabeau
Et toujours s’en vont sur le fleuve
Compagnes de mélancolie
Les péniches pour que s’émeuve
Le ciel qui doucement pâlit.

O mon Paris de mes poètes
Prèvert a toujours son mégot
Au coin des lèvres et Valette
Nous faits chanter dans son bistrot
C’était aux pieds de Nôtre Dame
Dont on sait qu’elle fut souvent
Consolatrice des quidams
Qui vivent d’amour et de vent

Je sui venu de ma province
Car dans les livres nous lisons
Que Paris a besoin d’un Prince
Je le suis de mes illusions
Mais sans l’ombre d’une rancune
Et même je lui dis merci
Paris j’ai chanté pour des prunes
Mais c’était pour l’amour aussi.

Mon vieux Paris mon bel automne
On te fait à coup de travaux
Un visage neuf qui étonne
Mais je boirai ton vin nouveau
Je le boirai jusqu’à l’ivresse
Je le boirai le coeur content
O mon Paris de ma jeunesse
Mon Paris presque d’outre-temps

 

14.
Au Cabaret L’écluse
Paroles de Christian Stalla - Musique d’Anne Baladou

Au cabaret l’Écluse
Quai des Grands Augustin
La bell’jeunes se s’use
à chanter des refrains
Hardi comme Alexandre
Dans le passé profond
Va nous quérir scaphandre
Des trésors de chansons la la la la la la

Au cabaret l’écluse
Dame Blanche apparaît
Dans sa robe de Muse
Cora revient chante
S’accompagnant d’un doigt
Sur un petit violon
Lèo chantait parfois
Sur son orgue a cartons

D’un piano à bretelles
Brigitte se jouait
Pour chanter blonde et belle
Des chants de mariniers
Et le piano du pauvre
Respirait l’air marin
De la scène en alcôve
Au Canal Saint-Martin

J’ai pas vu Syracuse
Mais t’en fais pas pour moi
Au cabaret l’écluse
J’ai vu le grand Lama
Montent les ballons rouges
Dans le ciel des copains
Batiste Tournaire et Gouge
Joly montre tes mains

La longue dame brune
Chantait Brassens ou Brel
Chantait pour quelques tunes
Chez Léo Père Noël
Au cabaret l’écluse
Dis quand reviendras-tu
Ne reste pas recluse
Barbara dans les nues

Troubadour du Vaucluse
Fais renaître au présent
Les mémoires de l’écluse
Sur ta guitare avant
Que les traces s’effacent
Sous l’éponge du temps
Marc et Andrè de grâce!
Revenez en chantant

Le cabaret l’Écluse
Longtemps nous survivra
Si le présent diffuse
Le passé renaîtra
En guise de concluse
Grands Augustins priez
Que du fond de l’écluse
Monte un scaphandrier